Journal l'Union du 05 avril 2016

Article de Charles Sibille (Journaliste):

 

Votre smartphone peut aussi vous servir à... compter les oiseaux

L’ornithologue Antoine Cubaixo initie les participants à ses sorties à répertorier les différents oiseaux observés sur le lac du Der. Une manière de contribuer à l’avancée scientifique

Photo Charles Sibille
Photo Charles Sibille

Le lac du Der, l’un des spots ornithologiques les plus riches du monde avec ses quelque 316 espèces d’oiseaux visibles : de l’hirondelle rustique à la bergeronnette grise, en passant par des espèces plus prisées des observateurs comme le pygargue à queue blanche ou le héron pourpré. Antoine Cubaixo est ornithologue. Il s’apprête ce jour-là, paire de jumelles et smartphone à la main, à animer une sortie à la découverte des oiseaux nicheurs et migrateurs du lac, suivie d’une collation au champagne, sur le site de Chantecoq.

Des données utiles aux scientifiques

Interpellé par le chant d’un phragmite des joncs, il se saisit instantanément de son téléphone portable pour se rendre sur l’application OpsMapp : «  C’est la toute première fois de la saison que je l’entends chanter. Le phragmite des joncs (acrocephalus schoenobaenus) est un oiseau qui quitte l’Europe durant l’hiver pour le passer dans le sud du SaharaIl vient se reproduire sur le lac début avril, révèle-t-il. Dès que j’entends ou aperçois un oiseau, je le répertorie immédiatement dans la base de données de l’application qui localise l’endroit où je me trouve. J’ajoute le nombre d’individus repérés, son comportement (chant ou pas).  » Le but ? Informer en temps réel les amateurs d’ornithologie des espèces observables à l’instant « t » et faciliter le travail d’études des scientifiques.

«  Les chercheurs font ensuite la synthèse de ces données et observent l’évolution de la population d’une espèce donnée sur 10 ou 15 ans. Tout cela, dans un souci de protection de l’environnement  », explique Jean Chevallier, illustrateur naturaliste originaire de Châtillon-sur-Broué, qui s’en sert depuis quelques jours. «  Certaines personnes font le déplacement depuis l’Allemagne, la Belgique, le Luxembourg quand une espèce est observable sur le Der  », ajoute Antoine Cubaixo, qui initie les participants aux différentes applications (OpsMapp ou Naturalist utilisable uniquement sur Android) lors de ses sorties. Et d’ajouter : «  J’essaye de les sensibiliser, beaucoup de personnes commencent à l’utiliser. Je leur donne bien entendu les bases pour différencier les espèces, notamment celles qu’ils peuvent facilement retrouver chez eux en fonction de leur couleur, leur taille, leur comportement. »

Pour plus d’informations : antoinecubaixo.jimdo.com ou au 06 09 79 00 37